🚗 2025 : l’année charnière pour la mobilité d’entreprise

Voitures-salaires, budget mobilité et transport collectif : les nouveaux équilibres

Introduction – 2025, une nouvelle ère pour la mobilité d’entreprise

Le paysage de la mobilité d’entreprise belge évolue rapidement. Pour la première fois depuis plus de quinze ans, les chiffres officiels du SPF Mobilité et Transports marquent un tournant : la croissance des voitures-salaires s’essouffle, tandis que le budget mobilité s’installe progressivement.
En parallèle, le transport collectif – porté par la SNCB et Infrabel – se modernise, soutenant les ambitions nationales en matière de mobilité durable.

Pour les responsables RH, Fleet, Finance, Facilities et Mobility Managers, ces évolutions sont loin d’être anecdotiques. Elles traduisent un rééquilibrage structurel des politiques de mobilité, à la croisée de la fiscalité, de l’électrification et des nouvelles attentes des collaborateurs.

Voitures-salaires : la fin d’une ère de croissance continue

Selon le SPF Mobilité et Transports, « En 2025, pour la première fois depuis la publication de données précises, le nombre de voitures-salaires stagne »
L’augmentation entre les premiers trimestres 2024 et 2025 n’a été que de 0,2 %, contre une moyenne de 5 % par an au cours des dix-sept années précédentes. En Belgique, environ 627 600 salariés disposent aujourd’hui d’une voiture-salaire, soit 14,9 % de l’ensemble des travailleurs.

Graphique 1 – Évolution du nombre de voitures-salaires (2007–2025)

Cette stagnation reflète plusieurs dynamiques :

• La maturité du modèle : la voiture-salaire reste attractive, mais sa diffusion semble avoir atteint un plafond naturel.
• La fiscalité environnementale : la fin progressive des avantages pour les véhicules thermiques incite à revoir les politiques internes.
• L’électrification des flottes : elle redistribue les cartes, avec des arbitrages nouveaux entre coûts, autonomie et infrastructures.

Pour les gestionnaires de flotte, 2025 s’annonce comme une année de transition : maintenir la maîtrise des coûts tout en préparant la bascule vers un parc plus vert.

Le budget mobilité s’installe doucement

Instauré par la loi du 17 mars 2019, le budget mobilité permet aux employeurs d’offrir à leurs collaborateurs une alternative à la voiture-salaire, articulée autour de trois piliers :

1. Une voiture plus écologique,
2. Des modes de déplacement durables (transports publics, vélo, logement à proximité du travail),
3. Une conversion partielle en cash, soumise à une cotisation spéciale.

En 2024, 18 516 salariés en ont bénéficié, dont 17 157 sans voiture-salaire, soit encore moins de 0,5 % de l’ensemble des travailleurs, mais près de 3 % des bénéficiaires d’un avantage de mobilitéVoitures de société et budget….
La croissance est lente, mais régulière, notamment dans les secteurs tertiaires et les grandes entreprises.

Graphique 2 – Progression du budget mobilité (2020–2025)

Le budget mobilité séduit par sa flexibilité et son alignement avec les politiques RSE. Il répond aussi à un besoin de personnalisation : les collaborateurs veulent choisir comment ils se déplacent, en fonction de leur mode de vie, de leurs valeurs et de leur lieu de travail.

Pour les RH, c’est un levier d’attractivité et de fidélisation. Pour la Finance, c’est une mécanique à maîtriser : la gestion budgétaire et fiscale reste complexe, surtout en présence de véhicules électriques à coûts variables.

Le verdissement du parc automobile : les chiffres 2025

Les données d’immatriculation du SPF Mobilité pour l’année 2025 confirment cette mutation.
Sur la période de janvier à septembre, la part des véhicules électriques continue de croître, tandis que le diesel poursuit son déclin.
L’essence reste encore majoritaire, mais la dynamique est claire : la transition énergétique du parc automobile est engagée.

Graphique 3 – Répartition des immatriculations 2025 par type de carburant

Les entreprises montrent la voie : la majorité des immatriculations électriques proviennent des personnes morales (sociétés, leasing, flotte).
Cette tendance confirme que le monde professionnel est le moteur du verdissement.
Elle est alimentée par la déductibilité fiscale des véhicules zéro émission et par la mise en place d’infrastructures de recharge dans les bureaux et parkings d’entreprise.

SNCB & Infrabel : leviers publics de la mobilité durable

Le rapport « Dialogues de performance 2025 – Résultats SNCB et Infrabel 2024 » souligne les efforts des deux entreprises publiques pour accélérer la transition du transport collectif :

• Hausse de la ponctualité et de la satisfaction clients,
• Investissements massifs dans la modernisation du réseau ferroviaire, la signalisation et la digitalisation,
• Renforcement de l’offre intermodale : combiner train, vélo, covoiturage et mobilité partagée.

Ces résultats illustrent le rôle clé du rail dans la réduction des émissions et la décongestion des routes.
Pour les entreprises, c’est une opportunité stratégique : encourager leurs collaborateurs à adopter des solutions combinées – abonnement SNCB + vélo électrique, parking relais, flexibilité horaire – s’inscrit pleinement dans la logique du budget mobilité et de la RSE.

Implications pour les décideurs d’entreprise

Les tendances 2025 appellent des réponses concrètes à plusieurs niveaux :

RH

• Intégrer le budget mobilité dans les plans salariaux flexibles.
• Former les équipes RH à sa gestion administrative et fiscale.
• Utiliser la mobilité comme levier d’attractivité employeur.

Fleet Management

• Anticiper la fin de la déductibilité des thermiques (2026).
• Repenser les politiques de renouvellement de flotte.
• Suivre le TCO (Total Cost of Ownership) des véhicules électriques, en tenant compte des infrastructures de recharge.

Finance & Purchasing

• Budgétiser la transition : investissement initial plus élevé, mais coûts opérationnels réduits.
• Évaluer les options de leasing vert et d’assurance adaptée.

Facilities & Mobility Managers

• Planifier l’installation de bornes de recharge.
• Favoriser l’intermodalité et les abonnements combinés.
• Utiliser des outils de suivi pour mesurer l’impact carbone et le taux d’adoption.

Conclusion – Vers une mobilité plus équilibrée

L’année 2025 marque un tournant symbolique : la voiture-salaire n’est plus le seul horizon de la mobilité d’entreprise.
Entre stagnation des chiffres, montée du budget mobilité et électrification accélérée, un nouvel équilibre se dessine.
Les politiques publiques, les incitants fiscaux et les comportements des collaborateurs convergent vers un modèle plus durable, plus flexible et plus responsable.

Pour les entreprises belges, le défi est clair : passer d’un modèle centré sur le véhicule à une stratégie de mobilité globale, intégrant tous les modes de déplacement.

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